Samedi dernier, je me suis réveillée avec des fourmis dans les doigts, une envie pressante de saisir un pinceau et de peindre un mur. N’importe quel mur, n’importe quelle couleur, n’importe quel motif…
Par chance, il me restait un pan de mur blanc ! Ce qui n’était pas évident… sachez que j’ai un peu tendance à envahir chaque espace disponible avec mes couleurs ! La nature a horreur du vide et moi je n’aime pas le blanc (enfin si, mais pas sur des murs complets). J’ai donc sorti mes couleurs et mes pinceaux.
En ce moment, je suis attirée par les couleurs chaudes comme le jaune et le orange. Je ne m’aventurerais pas à réaliser la danse de la pluie (on ne sait jamais, si je chante en même temps, ça peut fonctionner), non madame, moi j’essaie la peinture du soleil. Bon, pas encore de résultat sur la météo, mais mon garage est beaucoup plus ensoleillé !
Ah oui, je ne vous avais pas dit : l’ex-mur blanc en question est dans le garage… pas idéal mais au moins je le vois tous les soir en rentrant du boulot, et ça, ça fait du bien !!!
Oui, parce que, quand on réalise quelque chose soi-même, on peut le regarder et se dire « C’est moi qui l’ai fait ! », et croyez-moi, c’est hyper super méga gratifiant ! Et on a envie de le montrer à la terre entière…
Alors, regardez, c’est moi qui l’ai fait !!
Bon, vous me direz, pourquoi avoir écrit que c’était difficile dans mon titre ?
Depuis quelque temps, j’essaie de me libérer de certaines contraintes que je m’impose toute seule. Vous êtes peut-être comme moi, mais quand je fais quelque chose, il faut que ce soit parfait. Et pour que ce soit parfait, je m’imagine qu’il faut que je mette toute mon énergie à prévoir et calculer, puis à suivre le plan que je me suis fixée.
Les contraintes que l’on s’impose bloquent notre créativité
Or, tout cela manque cruellement de naturel. Alors, je recherche ce petit grain de folie qui rendra mes créations moins ennuyeuses et moins figées.
Et je peins entièrement à la main : pas de pochoir, pas de scotch, pas d’esquisse au crayon… juste moi, mon pinceau et mon support vierge qui attend sagement sa transformation en quelque chose qui n’existe pas encore. Peindre à la main, tout simplement !
Le plus difficile, c’est de commencer, sortir de la piste, se lancer dans l’inconnu. Bon, ce n’est pas non plus du saut en parachute, mais on peut aussi se mettre en danger autrement. Et puis, sans m’en rendre compte, j’ai peur. Peur de l’inconnu, peur de découvrir un morceau de moi qui ne me plairait pas…
Dépasser sa peur… on y prend goût !
Et puis, on y prend goût, même si la main tremble un peu, même si ce n’est pas exactement ce qu’on avait imaginé… finalement c’est beau… alors on en rajoute :
Encore un peu part là…
Et puis un tout petit ici :
Enfin, il faut savoir prendre du recul et s’arrêter avant d’en faire trop !
A chacun sa façon de se détendre, sa thérapie pour se retrouver… moi, je me rend compte que la peinture à la main, sans contrainte, c’est ma façon de repousser mes limites et de m’ouvrir au reste du monde. (rassurez-vous, je sors quand même de chez moi parfois ;-))
Tout au long de notre éducation, on nous apprend à dessiner sur la feuille, à colorier sans dépasser, à écrire sur les lignes et à traverser dans les clous ! Je suis loin d’être libérée (je n’ai pas dépassé du mur !), mais je commence à comprendre que ce qui se passe à côté de ma feuille est peut-être encore plus important que ce qui est dessus.
Pour moi, ces petits défauts, ces marques de pinceau, ces petits tremblements… ajoutent de la valeur à mon travail. C’est le mien, je me suis appliquée, mais je n’ai pas voulu que ma peinture ressemble à un sticker produit en série. Ceux d’entre vous qui ont suivi mon travail depuis le début verront bien la différence avec cet autre arbre par exemple !
Faire quelque chose de personnel, même si ce n’est pas parfait : une immense fierté
Ce n’est pas grand chose, mais je suis fière de moi !